GREGG avec une Diva d'Amsterdam

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Souvenir d'Amsterdam - août 2015

lundi 23 février 2015

Nouveauté littéraire: LE BUNKER - deuxième témoignage - Laurent Herrou

« Tu es là ? Dis ? Dis tu es là... Regarde, je creuse. Regarde, je creuse pour toi et moi, on va s’en sortir, tu vas voir. Regarde je suis calme maintenant. C’est le toubib. il m’a donné un truc, il m’a donné un truc je ne sais pas, ça marche je crois, tu vois ? Tu vois ? Tu es là, dis ? C’est le toubib, regarde : il m’a donné un truc et je suis calmé, tu vois. Tu reviens ? Tu reviens s’il te plaît ? »

Laurent Herrou, Le Bunker, deuxième témoignage

 
 
Mot de l'auteur, Laurent Herrou
 
Bonsoir,
 
Le Bunker, Deuxième Témoignage est disponible à partir d’aujourd’hui, sur le site de Jacques Flament — accessoirement sur Amazon, mais je vous conseille de passer par le site de l’éditeur plutôt. Ça lui fera plaisir.
 
Un Premier Témoignage est paru en janvier, sous la plume de Thierry Radière. Il y en aura d’autres, tout au long de l’année.
 
A partir d’une situation donnée (l’Apocalypse peut-être mais qu’en savons-nous ? Nous sommes prisonniers du Bunker), chacun racontera sa version, ses rêves, ses espoirs, sa vie d’avant, autre chose.
 
Nous sommes deux cent dix-sept dans le Bunker : il y aura de quoi faire.
 
Je voudrais vous demander ceci : d’y aller. De nous faire confiance.
Que nous ne soyons pas enfermés pour rien.
 
Tendez-nous la main.
 
LH.
 
 

 

RÉSUMÉ


LES NUITS SONT MORTES ET NUL NE CONNAÎTRA PLUS LE JOUR NAISSANT.

Il faut transiger avec les éléments, le hasard, le temps, la fatalité.

Le 21 juillet 2014, 217 personnes, assises côte à côte, à 10 mètres sous terre, écoutent avec attention les discours inauguraux de L’ANTRE ET DES ARTISTES, un espace culturel souterrain de béton, unique en son genre, avec son dôme-esplanade en damier, dont les cases codées multicolores, reproduisent le message suivant :

ÉCLAIRE TA VIE DE LA COULEUR DES MOTS,
ÉCRIS TON CHEMIN AVEC L’AUDACE DES ROIS,
ÉLÈVE TON OUVRAGE SUR LE SOCLE DE LA PASSION,
ET TU PRÉSERVERAS LA SAVEUR DU PASSAGE,
L’ESPRIT LIBRE ET SAGE, JUSQU’À L’INSTANT
FRAGILE ULTIME, ENCHANTÉ DU MIRACLE D’EXISTER.

C’est à ce moment que la catastrophe, tant et tant de fois envisagée, se produit. Sans préavis. Un bruit formidable et en quelques secondes, des tonnes de gravats obstruent les issues et toute communication avec l’extérieur est coupée. Comme tout être sensible, chacun des 217 occupants du bunker est affolé, accablé, sidéré, bête aux abois enterrée vivante dans un immense terrier de béton sans aucune issue immédiate.


Peut-être sortiront-ils un jour. Peut-être pas.
Auront-ils le courage d’attendre la mort ou un miracle potentiel ?
L’espace désormais alloué à leur survie se résume à 3 000 m2  pour une hauteur de plafond de 4 mètres,, soit 12 000 m3 énergétiquement autonomes, répartis ainsi : une grande salle d’exposition accueillant les œuvres de 28 artistes européens (un par État membre), quatre bureaux spacieux, des toilettes publiques, un accès à une source souterraine d’eau pure – mais pour combien de temps encore ? – , une réserve contenant 78 000 portions journalières de nourriture lyophilisée. Soit un confort pour le moins sommaire et une autosuffisance alimentaire d’une année.
La surprise et l’effroi passés, le grondement extérieur étouffé, les 217 personnes se jurent solennellement que, rescapées ou non, elles resteront dignes dans l’épreuve. Mais la dignité est-elle de mise dans de telles circonstances ? Ils sont les survivants de la catastrophe, et se doivent d’être des survivants créateurs. Chacun à sa manière, avec son style, témoignera du présent, du passé, du futur hypothétique, de son bonheur d’avoir vécu sur terre ou de sa douleur de la perte des repères et des êtres chers. Ou peut-être, tout simplement, tracera-t-il la marque de son insondable vanité de puceron éphémère dans un monde terrassé d’avoir été trop loin dans sa folie.

Ainsi va la vie, ainsi ira peut-être la mort.
Avec ou sans regrets.

Ce livre constitue une trace parmi d’autres de cet événement majeur. Prenez le pour ce qu’il est, l’empreinte instantanée de l’état d’esprit de l’un des témoins de ce moment-clé de l’humanité.



 

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