Matilia Malliarakis, Guillaume Gouix, acteur
David Lambert réalisateur
Hors les murs
Scénario et réalisation : David Lambert. Avec Matilia Malliarakis, Guillaume Gouix, Mélissa Désormeaux-Poulin, David Salles. Photo : Matthieu Poirot-Delpech. Montage : Hélène Girard. Musique : Valleys. Belgique-France-Québec, 93 min.
Vous souvenez-vous du moment précis où vous êtes tombé amoureux, à la seconde près ? Au cinéma, un tel épisode bénéficie souvent d’une séquence élaborée, avec musique, regards et force silences. Hors les murs contient une telle scène, laquelle obéit au canon détaillé précédemment : ses yeux se détachant de l’écran où l’on projette un film muet, un jeune homme en observe un autre, ce dernier assis à son piano, complètement absorbé par l’accompagnement musical. L’instant passe, fluide, vrai. On ne sent ni la formule, ni l’effort. Et par ce seul regard, un acteur nommé Guillaume Gouix parvient à rendre discernable la naissance d’un sentiment amoureux.
Celui qui regarde s’appelle Ilir, un noiraud un peu rustre à l’oeil tendre. Celui qui est regardé s’appelle Paulo, une gueule d’ange, glabre, plus gai que bi. Entre eux, une aventure sans lendemain qui se mue en histoire d’amour le surlendemain. D’abord idyllique, leur relation se complique lorsqu’Ilir est incarcéré. Une année et demie, c’est peu quand on aime, mais lorsqu’on craint la solitude comme Paulo, ce peut être une éternité.
La mise en scène, la direction photo et le montage sont irréprochables, fantômes de la Nouvelle Vague compris, premier film oblige. Mais sa force tranquille, ce drame sentimental la tire d’abord de ses deux vedettes, Guillaume Gouix (Ilir) et Matilia Matarakis (Paulo).
Le scénario est malheureusement moins solide que ces deux-là. En effet, passé le stade de la prison, le niveau d’intérêt fluctue allègrement. Ilir est entre les murs et supporte difficilement de ne voir son amoureux qu’une petite demi-heure par semaine tandis que Paulo est hors les murs et supporte mal de n’avoir personne contre qui se lover. Se faufile alors dans le récit un type mûr et entreprenant chez qui Paulo ira s’installer. Le personnage en question étant très sommairement esquissé, on n’est jamais convaincu.
Ilir revient, heureusement, et avec lui l’attention croît de nouveau, l’émotion aussi, brute, incontrôlable. Après s’être retrouvés et s’être donné le change, les deux jeunes hommes sont filmés chacun de leur côté, en gros plan, crûment. On a mal avec eux, et cette émotion, encore une fois, c’est sans mot dire que les acteurs la communiquent au spectateur. Pour ces silences-là, et surtout pour ce regard qui les a précédés, Hors les murs vaut d’être vu.
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Celui qui regarde s’appelle Ilir, un noiraud un peu rustre à l’oeil tendre. Celui qui est regardé s’appelle Paulo, une gueule d’ange, glabre, plus gai que bi. Entre eux, une aventure sans lendemain qui se mue en histoire d’amour le surlendemain. D’abord idyllique, leur relation se complique lorsqu’Ilir est incarcéré. Une année et demie, c’est peu quand on aime, mais lorsqu’on craint la solitude comme Paulo, ce peut être une éternité.
La mise en scène, la direction photo et le montage sont irréprochables, fantômes de la Nouvelle Vague compris, premier film oblige. Mais sa force tranquille, ce drame sentimental la tire d’abord de ses deux vedettes, Guillaume Gouix (Ilir) et Matilia Matarakis (Paulo).
Le scénario est malheureusement moins solide que ces deux-là. En effet, passé le stade de la prison, le niveau d’intérêt fluctue allègrement. Ilir est entre les murs et supporte difficilement de ne voir son amoureux qu’une petite demi-heure par semaine tandis que Paulo est hors les murs et supporte mal de n’avoir personne contre qui se lover. Se faufile alors dans le récit un type mûr et entreprenant chez qui Paulo ira s’installer. Le personnage en question étant très sommairement esquissé, on n’est jamais convaincu.
Ilir revient, heureusement, et avec lui l’attention croît de nouveau, l’émotion aussi, brute, incontrôlable. Après s’être retrouvés et s’être donné le change, les deux jeunes hommes sont filmés chacun de leur côté, en gros plan, crûment. On a mal avec eux, et cette émotion, encore une fois, c’est sans mot dire que les acteurs la communiquent au spectateur. Pour ces silences-là, et surtout pour ce regard qui les a précédés, Hors les murs vaut d’être vu.
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